DAN |
Le système des grades dan prend place après celui des kyū. Dans la plupart des arts martiaux, la qualité de détenteur d'un grade dan (yūdansha, 有段者) est signalée par le port d'une ceinture noire. Les niveaux possibles vont traditionnellement, par ordre croissant de maîtrise, du premier au dixième dan. Les premiers dan peuvent généralement être obtenus sur présentation à des examens ou à des compétitions. Les grades les plus élevés requièrent en revanche des années d'expérience et une contribution significative à l'activité en question, par l'enseignement ou la recherche. Les grades les plus élevés ne peuvent être décernés que par le titulaire d'un grade supérieur représentant une institution centrale. Le système des grades dan est une invention datant du XXe siècle afin de remplacer le système traditionnel de certificats d'aptitude. Ainsi, le premier dan correspond au moment où, dans les écoles traditionnelles, le candidat à l'apprentissage finissait sa période de probation et était considéré comme digne de recevoir le véritable enseignement. Strictement parlant, le premier dan est le grade du débutant. De même, le dixième dan est en général réservé au fondateur de l'art martial, et ne peut être décerné que par lui. Cette situation a entraîné la disparition de ce grade dans certains arts martiaux. Afin de marquer la progression du pratiquant avant l'obtention du dan a été créé le système des grades kyū. En japonais, les grades portent les noms:
En France, la délivrance des dan est contrôlée par l'État, qui autorise une fédération par activité à les délivrer. Cette délivrance « officielle » n'a en fait d'importance que si la personne veut enseigner en étant payée, puisqu'elle doit passer son brevet d'État (BE) : la possession du 1er dan est requise pour l'inscription au brevet d'État de karaté et de taekwondo, celle du 2e dan pour l'inscription aux brevets d'État de judo et d'aïkido. Rien n'empêche donc un enseignant de délivrer un dan officieux, mais la personne ne saurait s'en prévaloir, c'est-à-dire ne peut le faire figurer nulle part. Par conséquent, les dan délivrés à l'étranger, et donc notamment par les fédérations japonaises, ne sont pas reconnus par l'État, ce qui n'a aucune incidence mise à part si la personne veut enseigner de manière salariée. Le Code du sport précise (loi 84-610 du 16 juillet 1984, modifiée par la loi 2000-677 du 6 juillet 2000) :
La proposition de loi du 16 février 1999 du député Patrick Leroy expose les motifs de cette réglementation :
Selon ce même exposé, entre 1993 et 1998, environ 60 000 grades dan ont été délivrés, toutes disciplines et niveaux confondus.
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